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YASUR

CONSTRUCTION AMATEUR EOLIS 8.88

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Eolis de Gwenael:

Lorsque j’ai décidé d’acquérir le plan de l’Eolis 8.88 ; j’ai reçu pas mal de critiques assez irrationnelles de la part de voileux endurcis, surtout en ce qui concerne le sujet épineux de la marche au près (je m’en explique ci-dessous); c’est pas toujours facile d’entendre ça de la part de gens qui ont une bonne expérience de la voile… mais c’est justement cette expérience qui les empêche d’explorer autre chose que ce qu’ils connaissent et qui fonctionne, c’est tout à fait compréhensible aussi, je vais exposer quelques unes des raisons de mon choix ici, en espérant ne pas me tromper, et compte tenu du fait qu’il est souvent vain ou présomptueux de vouloir justifier ses choix :
Je désirais  un bateau qui échoue sans problème (très intéressant en Bretagne nord) J’en suis arrivé à écarter les dériveurs au profit des carènes à deux quilles suite aux succès des RM et autres. Ce qui m’a séduit dans l’EOLIS 8.88, c’est la franche modernité de ses formes et appendices : Ce n’est pas un bateau à quille centrale dédoublée (biquille) mais à deux quilles très latérales et à bouchain très marqué (angle assez vif du fait qu’il n’y en a qu’un seul) En navigation au près, cette configuration permet une bonne résistance à la dérive tout en permettant de réduire considérablement le tirant d’eau (et donc la surface mouillée) pour, à mon avis, au moins 5 raisons :
- Quand la quille est au centre (quille classique) ou près du centre (biquille) la portance du (des) voile(s) de quille est légèrement réduite dans la partie supérieure du fait de l’écoulement de l’eau perturbé par les frottements le long de la coque depuis l’étrave, et particulièrement à la gite, surtout si elle est prononcée. Au contraire, le plan de la quille latérale implantée au bouchain n’est pas affecté par ces inconvénients et travaille sur toute sa hauteur : Pour une même portance, la quille sous le vent n’a pas besoin de plonger autant qu’une quille au centre, ou près du centre (biquille)… et encore, on ne parle pas de la portance non négligeable aux faibles angles de gîte de la quille au vent : Au final, il y a une économie appréciable de tirant d’eau.
- L’implantation de la quille est quasiment au niveau de la flottaison et non pas à un niveau plus profond, sous la coque : Il y a donc un « gain » d’une vingtaine de centimètres.
- Le bouchain unique, très vif, et l’étrave assez plongeante permettent au bordé supérieur de se comporter en plan anti-dérive mieux qu’une coque en forme ou à double bouchains. Il y a encore un « gain » de quelques centimètres.
- Les quilles implantées à la flottaison ne se gênent pas mutuellement : L’écoulement à l’extrados de l’une ne perturbe pas les « filets d’eau » sur l’intrados de l’autre.
- La pente des quilles (10 degrés sur l’Eolis) est favorable à l’effet anti dérive (mais là, ce n’est pas une spécificité du plan Brouns, les biquilles ont ça aussi)

On pourrait encore ajouter l’effet de plaque du lest en bulbe, etc… Je ne sais pas combien de centimètres de tirant d’eau l’architecte a gagné avec tout ça, 70 cm ? Peut être ne le sait-il pas exactement lui-même, mais la formule me semble bonne. Didier est enchanté des capacités au près de son Eolis, et on peut lui faire confiance car il est expérimenté. Il y a beaucoup d’autres choses à dire sur ce bateau, à voir avec l’architecte et aussi en consultant le livret d’étude du « copain 10.20 »
Enfin, son esthétique sort des sentiers battus. On est loin de l’esthétique un peu automobile qui régit la production industrielle de voiliers depuis de nombreuses années (formes sur le pont très étirées, aérodynamiques…)  C’est véritablement un plus. Bref, c’est pour moi un beau bateau efficace.
Bien entendu, je vais opérer quelques modifications comme le font tous les constructeurs. Cependant, je ne vais pas toucher au dessin de l’extérieur et des belles lignes générales dessinées par Jean-Pierre. Je pense modifier un peu le gréement pour pallier le défaut relevé par Didier : une faiblesse entre 12 et 18 nœuds de vent. Je suis également très intéressé par les solutions adoptées par Jean (moteur électrique, toilettes sèches).

Bref, je ne fais que commencer la construction, donc je ne pense pas trop à tout ça. Les choses ont le temps d’évoluer et je remercie mes prédécesseurs qui m’inspirent et m’encouragent : Didier, Ludovic, Jean.

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